Le Transexuel : Le Vécu De LÉpouse
Lidée de reprendre lhistoire vue par lépouse, ma été soufflée par un lecteur. Merci, avec lespoir de répondre à ses attentes.
Jai été très touchée davoir été invitée au vernissage de Didier.
Je le connaissais depuis mes années de Lycée. Je me suis bien rendue compte que je lintéressais, mais en même temps, jéprouvais une certaine gêne en sa compagnie. Il affichait un comportement ambigu auprès des filles et même des garçons. Rien ne sest passé entre nous, même pas un simple flirt.
Puis, les examens en poche, la vie nous a séparés. Jusquà cette invitation, pour deux personnes.
Je ne sais pas pourquoi mais je nai pas pu maffranchir dune émotion profonde en prenant connaissance de ce carton. Je ne sais pas non plus pourquoi je me suis bien gardée den informer mon mari, alors que linvitation était pour nous deux ! Simple oubli ? Acte manqué ?
Jai bien sûr été obligée de lui mentir quand il est tombé par hasard sur le carton dinvitation.
- Cest vrai, excuse-moi jai oublié de ten parler.
- Tu le connais doù ce peintre ?
- Un copain de lycée.
- Un ex ?
- Tu es jaloux ?
Toujours poser une question pour en éluder un embarrassante.
- Bien sûr. Je tiens à toi et je taime. Alors, un ex ?
- Tu es fou ! Non, rien du tout. Mais peut-être
- Tes une salope, tu veux me rendre fou.
- Allons, ce nest pas toi qui mas dit que tu aimerais me voir baiser avec un autre ?
- Oui, cest vrai, mais je veux jouer le rôle dentremetteur, pas celui de cocu. Tu saisis la nuance ?
- Tu nes quun vulgaire obsédé et jamais, tu mentends bien, jamais de ma vie je te ferai ce plaisir pervers.
Mon mari mexaspérait à toujours me rappeler son fantasme candauliste. Mot qui métait étranger avant de le connaître. Il aimait que je sois bien habillée, que je laisse entrevoir certaines parties de mon corps. Mes seins en particulier quil trouvait très jolis.
Je suis plutôt pudique et le regard des autres me met mal à laise. Ma mère na cessé de me rabâcher, depuis toute petite, de me méfier des hommes et surtout de ne jamais les aguicher par des tenues non convenables. Alors mexhiber à des inconnus comme le souhaitait mon mari !
Pour moi, le sexe devait être laboutissement de lamour. La catharsis. Jéprouvais sincèrement une aversion profonde pour la pornographie, ce qui consternait mon chéri. Quand je tombais sur des images ou des films juste un peu osés, je ne pouvais mempêcher de me sauver, vraiment dégoûtée. Je ne baisais pas, je faisais lamour.
Pourtant jaime faire lamour à mon mari. Échanger avec lui des moments de bonheur. Malheureusement comme beaucoup de femmes coincées et affublées dun compagnon peu attentif, je finissais par mendormir frustrée et malheureuse. Bien entendu, je naime pas la fellation encore moins la sodomie.
Pour aller au vernissage, je me suis faite belle. Javais envie de plaire à Didier, sachant que mon chéri serait ravi de montrer son amour de femme. Je savais bien que cétait déjà un peu le faire cocu !
Il y avait beaucoup de monde à lexposition. Très vite nous nous sommes perdus de vue. Didier sest empressé de me guider, de me complimenter. Cest un homme charment, cultivé, moderne qui ne cherche pas à éblouir. On partageait déjà au lycée une passion commune pour la nature, les animaux, la biologie. Tout pour me plaire. Il a bien fallu pourtant quil soccupe de ses invités. Jai repéré mon homme dans un recoin de la salle, un endroit un peu sombre. Il était scotché devant un tableau dont je nai pas tout de suite réalisé ce quil représentait.
- Tu regardes quoi ? Je lui demande doucement.
Cest alors que je comprends quil sagit dune femme nue au milieu de deux hommes.
- Mais cest du porno ! Et même cest sale. Cest un sexe quon voit dépasser, non ? Cest une transexuelle.
Et sans métendre, je méchappe de cet endroit satanique.
Je fais un tour de salle et quand je me sens lenvie de partir, je vais saluer Didier avec un peu de tristesse en nous promettant de vite nous retrouver. Javoue que cette perspective était loin de me déplaire. Je cherchais du regard mon chéri et horreur, je constate quil na pas bougé. Si Didier le voit ce sera une humiliation pour moi. Je me précipite pour le récupérer.
- Tu ne las pas assez vu ? Tu es ridicule à rester face à cette scène malsaine. Allez, vient !
Dans lauto qui nous ramène cest le froid glacial.
- Excuse moi mais cest ton chéri de Didier qui a teint ce tableau ! Et je le trouve très beau, au delà de la perversité de la scène décrite.
- Cest vrai je suis étonnée, cela ne lui ressemble pas.
- Jespère que tu as pu comprendre ce qui se passait.
- Ne me prends pas pour une imbécile, sil te plait.
Jétais vexée et je ne voulais pas lui montrer ma faiblesse.
Le samedi soir, je rentre les bras chargés de sacs de commissions. Je suis surprise de le voir déjà à la maison. Gentiment, il maide à me libérer des paquets.
- Tu es déjà rentré ? Je croyais que tu allais rencontrer des vieux potes ?
- Cest vrai, mais ça na pas duré très longtemps, car ils devaient repartir vite en province.
Je ne sais pas pourquoi mais je trouve que sa réponse sonne faux !
Je vais pour me défaire de mon manteau, quand mon portable se met à sonner. Je reconnais immédiatement la voix de Didier.
- Tu sais ma chérie, jai été plus que très heureux de te retrouver. Je me suis rendu compte que tu me manquais beaucoup. Comme promis, jaimerai que tu viennes à la maison un soir.
Mon cur se met à battre immédiatement. Mon mari me fixe à quelques mètres devant moi. Alors brusquement, je me retourne pour aller déposer mon manteau dans la chambre. Je sens son regard dans mon dos. Une fois dans ma chambre, je reste la porte ouverte mais je parle doucement.
- Bonsoir Didier. Moi aussi jai bien aimé te retrouver. Tu nas pas changé.
- Toi non plus. Tu es toujours aussi séduisante.
Javoue que je suis sensible à ces paroles, même si je me sens coupable.
- Toujours OK pour venir dîner à la maison ?
- Tu sais que je suis mariée !
- Oui je sais même si cest toi que je veux voir, tu peux venir accompagnée. Ton mari ne sait pas la chance quil a de tavoir tout le temps près de lui. Samedi soir prochain, ça te va ?
Je suis soulagée, car y aller seule était trop compliqué avec ce mari jaloux ! Et cela comportait inévitablement un risque que je nétais pas prête à assumer.
- Parfait !
Je suis tellement enjouée que je ne minquiète pas de savoir si nous sommes libres
- Autre chose, fait moi plaisir, ma belle, habille toi un peu plus sexy. Tu portes si bien lhabit et cela ne laisse pas un artiste insensible. OK ?
Venant de lui ces paroles me font plaisir.
- Tu es un coquin mais daccord, je le ferai pour toi.
- Tu es heureuse ? Dis-moi.
- Cette question est indiscrète monsieur le peintre célèbre !
- Je minquiète vraiment pour toi tu sais.
Je ne comprends pas vraiment le sens de cette phrase. Surprise, je lui demande.
- Et pourquoi tu tinquiètes ?
- Je me demande si tu as épousé le meilleur.
Je suis de plus en plus étonnée. Que veut-il dire ? Pourquoi mon mari ne serait-il pas le bon ? Imagine-t-il quil ne mest pas fidèle et que je suis malheureuse dans mon couple. ? Je suis troublée. Bien sûr mon chéri me voudrait plus coquine mais globalement on sentend bien. Je vais pour lui demander des précisions quand il me dit quon pourra parler de tout ça samedi soir.
- Au fait, jai invité une amie à se joindre à nous. Un être délicieux. Je devrais dire délicieuse car cest une jeune et très jolie jeune femme. Elle va te plaire, tu vas voir. Je tembrasse, à demain.
Il raccroche. Jai besoin de reprendre mes esprits. Je prends mon temps pour ranger mon manteau. Je reste un moment déstabilisée par ses remarques sur notre couple.
Quand je pénètre dans le salon, je sens le regard suspicieux de monsieur. Je me lance :
- Tu sais qui vient de me téléphoner ?
Jajoute sans lui laisser le temps de réagir :
- Cest Didier, Didier, le peintre qui nous a invités à son vernissage.
- Ah oui, je vois. Celui qui a peint ce tableau pervers ?
Il nen rate pas une !
- Arrête, tu sais bien quil peint très bien dautres sujets pour lesquels il est très réputé. Il voudrait te connaître, car il ne ta pas vu le soir du vernissage.
Là cest un gros mensonge. Je suis mal car je naime pas mentir. Jajoute, avec un ton que je veux léger pour masquer mon trouble, sachant quil nest pas dupe.
- Tu es libre samedi soir prochain ?
- Euh
oui
non, enfin si. De toute façons je me libérerai.
- Ok cest super, je lui confirmerai demain.
Jai bien noté son hésitation. Bizarre !
Nous nen parlons pas pendant le repas, ni au moment du coucher alors que rien ne se passe entre nous.
Mais moi, je narrive pas à dormir. Tout se bouscule dans ma tête.
Un étrange sentiment de culpabilité massaille alors même que je nai commis aucun acte répréhensible. Je dois me reprendre. Cet homme me perturbe et en même temps je me sens attirée. Jen arrive même à regretter davoir imposé mon chéri. Enorme, non ? Quoique ! Avec ses délires de mexhiber, voire plus, il va y trouver son compte. Je vais me sentir plutôt encouragée à plaire à Didier. Mais que vient faire cette femme ? Serai-ce la maîtresse de mon peintre ? Fâcheux !
Les jours qui suivent je me sens lobligation dêtre agréables avec mon chéri !
Cela ne me plait pas car jai limpression de jouer et de le tromper. Je remarque dailleurs quil nest pas en reste pour me faire plaisir. Je sens comme une jalousie chez lui, qui au lieu de le contrarier le stimule.
La veille, je vais chez le coiffeur et je me laisse tenter par lachat dune jolie robe. Jen ai vraiment besoin. Ça ne rate pas. Quand il rentre, je lui rappelle notre sortie de demain.
- Tu es belle avec cette coiffure. Tu veux plaire à ton peintre pervers ?
Cela me vexe car cest vrai !
- Tes lourd avec ça. Jaime bien Didier et je le connais depuis longtemps et il a toujours été correct avec moi.
- Je te plaisante ma chérie. Mais jai peur quon me vole mon amour.
Paniquée, car je réalise que jai acheté cette robe sans lui en parler, je mempresse de rajouter :
- Je me suis acheté une robe pour demain. Je navais plus rien à me mettre. Jai pensé que cela te ferait plaisir. Tu veux que je lessaye ? Comme il acquiesce, je file dans la chambre la passer.
Elle est superbe. Pour une fois elle sarrête bien au dessus des genoux, découvrant mes jambes.
Bien sûr il est séduit et après des échanges coquins, il arrive à nouveau à exprimer ses fantasmes.
- Oh là ! Tu oses montrer tes cuisses ?
- Tu crois quon les voit de trop ?
- Tu sais bien que je taime en tenue sexy.
- Tu dois être content non ?
- Bien sûr et avec cette coiffure, tu es superbe.
La robe laisse voir aussi une partie de ma poitrine. Trop je le sais. Mais je ne dis rien, trop contente de lui faire plaisir. A lui ? A Didier ?
- Pour le haut je mettrais un petit pull car je trouve quelle découvre un peu trop ma poitrine. Ça fait déplacé !
- Dommage, jaime quand tu montres tes seins.
- Je le sais, mais moi je trouve cela vulgaire.
- OK, ok, et tu vas mettre des bas ?
- Non, il fait trop chaud et ce nest pas la saison.
- Hummmm, et si tu ne mettais pas de culotte ?
Là il magace et je lui réponds sèchement.
- Arrête de toujours vouloir mexhiber. Tu sais que je naime pas quon me regarde. Tes lourd !
On sest ensuite couchés. Nous avons fait lamour. Je lai aimé avec tendresse et fougue.
Le matin, mon chéri est au bureau quand je reçois un appel de Didier.
- Coucou ma belle.
Je me sens toute drôle de lentendre. Sa voix chaude me fait de leffet. Décidément cet homme est un vrai séducteur et je me sens flattée de lintérêt quil me porte.
- Bonjour Didier.
- On se voit toujours ce soir ?
- Oui bien sûr.
- Je te le dis tout net, attends-toi à me voir amoureux.
- Tu veux parler de la jeune femme qui sera là. Elle est ta copine ?
- Pas du tout, cest de toi quil sagit.
Je sens mon cur qui semballe. Je ne trouve pas tout de suite quoi répondre. Il doit le sentir car il ajoute.
- Tu sais je sais aimer dune manière platonique ! Je serai sage devant ton mari. A moins que
A ce soir, bises !
Et il raccroche subitement avant que je puisse lui demander le sens de sa phrase.
(à suivre)
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